Oh my Goodness, Oh my Guiness!

Joli petit titre pour vous rappeller qu'aujourd'hui, c'est la St Patrick, que j'ai mis mon haut vert et mon echarpe verte, qu'avec mes cheveux de feu tout le monde me regarde dans la rue, et que la pint de Guiness n'est qu'a 1,75 livre a l'O.V.T.

Mais le titre n'a rien a voir avec ce qui suit.
Je pourrais eventuellement vous faire un post sur les bourres de la St Patrick une fois qu'ils se seront bourres, mais une fois qu'ils seront bourres seulement - c'est-a-dire a partir de 17h ce soir.


Quand j'etais lyceenne, j'adorais les debats politiques. Genre quand on mettait les tables en U en cours d'ECJS et qu'on se tappait tous dessus a la fin de l'heure, vivement encourages par la prof. Ou genre au diner avec mon pere, et que ca finissait par des portes qui claquent et ma soeur qui pleure. La bonne epoque, quoi.

Depuis que j'ai l'age de voter, j'ai tendence a moins m'emballer des qu'on parle des rouges, des roses, des verts, des blancs et des cons.

Mais alors hier soir, la petite bouffe organisee par un Francais c'est merveilleusement transformee en plateau de Ripostes, et c'etait vraiment bien drole. Les invites etaient tous plus incroyables les uns que les autres. Le Sudiste-france-profonde, la Parisienne si parisienne, l'anarcommuniste argentin, et meme le jeune sarkosiste de droite. Belle brochette.
Me suis bien amusee, moi. Ai pris ma dose de debats et de prises de tete pseudosocioeconomicopoliticrates pour au moins 3 annees de plus.

Chers lecteurs, je vous propose quelques morceaux choisis. Pour les rendre encore plus amusants, vous pouvez les lire tout haut en imitant les accents de chacun.

La Parisienne: Ah mais je vous jure, le Bresil, Rio, le Carnaval*, c'etait vraiment trop style. Le sable, la plage, Copa Cabana, les strings, le bronzage, ca dechire quoi. Presque autant que d'avoir Strauss-Kahn en prof d'eco a Sciences-Po.
C'est hyper dur de rentrer ici, la grisaille, les usines, la pluie, les nanas a poil qui se tappent des gamins a 15 ans.

Le Sudiste: Attend, les Anglaises, c'est vraiment des salopes. Elles boivent, elles couchent, et elles tombent enceintes.

Moi, qui essaie de comprendre pourquoi elles tombent enceintes comme ca dans une societe tout-de-meme informee. Et finalement, quand on est jeune et sans avenir, qu'on ne reve meme pas de faire une annee a 9000 livres a la fac, c'est bien pratique d'etre mere celibataire pour avoir de quoi s'acheter une boite de baked beans.

Le Sudiste qui s'emballe et n'a rien compris: N'importe quoi, alors ca, j'y crois peuchere**. On me fera pas avaler que c'est parce qu'il y a des aides sociales que les Anglaises veulent etre meres a 15 ans. Si elles veulent des sous, elles travaillent chez MacDo. C'est des conneries ce que tu dis, ca existe pas.

Moi: Ok, alright, whatever, t'as rien compris.

Le Sarkosiste*** : Vous avez vu comme ca chauffe en France?

La Parisienne: Attend, trop. Quand je suis rentree de Rio, toute bronzee et toute belle, j'ai passe mes deux jours a Paname a voir tous mes potes. Les 50 % de gauche le jour et les 50 % de droite le soir. La galere, quoi. Mais tu vois, y a des trucs que j'ai pas laisse passer. De toutes facons, c'est Segolene ou rien.

L'anarcommuniste argentin: What the fuck are you talking about these bloody fucking nations??!!?? Nationalism is shit. No nations, that's how it should be. Nations, it's war, it's people killing other people, people fighting, and fucking blood. Have you ever seen a war between 2 communist countries????? No, NEVER! Because communists are against nations, this fucking fascit idea (pour votre confort, je vous zappe la suite qui a dure plus d'une demi-heure. Imaginez juste Davy Crocket sans la casquette mais avec la queue de castor quand meme qui s'enerve tout seul comme Edward Baer mais qui ne garde pas son calme).

Un Francais normal: Nan, mais faut pas etre debile non plus. Et pis Segolene, ca sera soit elle, soit Sarko.

Moi: Ok, je m'exile en gros, quoi.

Le Sarkosiste: Franchement, Sarko, c'est le seul qui est honete et qui agit.

Moi: HEIN, ARG, QUOI, MERDE, ATTEND, je m'etouffe, vite, a boire, pardon, nan, les profiteroles vont finir dans la cuvette, arrete ca avant que je les degueule.

Le Francais normal (a moi): C'est pas grave, on ira faire notre manif a nous deux et on leur apprendra ce que ca veut dire de faire une manif, aux anglais.

Moi: OUAIIIIIIS

Le Sarkosiste: Arretez un peu, les manifs, c'est du bidon. Il ne manquerait plus que le gouvernement ecoute le peuple. On s'en fout du peuple! Ils n'avaient qu'a voter plus consciemment des le depart.

La, j'aurais vraiment pu aller degueuler, mais les toilettes etaient occupes.

Voila. Ce n'etait que quelques morceaux (sans exageration aucune), parce que ca a dure comme ca de 22h a 3h. Et a 3h, je n'assure plus la coherence des debats, surtout quand ils sont tenus en anglais.


Je me suis quand-meme couchee heureuse apres toutes ces engueulades.
Bah ouai, j'ai eu le dernier mot a chaque fois. Meme l'argentin anarchiste petit-fils du Che a dit que j'etais tough. C'est comme ca quand on a toujours raison.
Faudra vous le repeter combien de fois? J'ai toujours raison, et on ne me contredit pas.

* la Parisienne part toujours en vacances au soleil en hiver. Meme si elle depense deja tous les sous de son papa en Erasmus.
** si ca veut rien dire, je m'en fous, je suis pas du Sud, moi.
*** A ce moment la de la conversation, je ne savais pas encore qu'il l'etait.