L'autre, elle se fait des films, genre!

Il neige depuis 11h ce matin. Et moi, je passe quelques dizaines de minutes accoudée à la fenêtre de la salle de bains à contempler les toits s'enneiger. Pas top romantique, la fenêtre de la salle de bains, mais je peux pas m'accouder à celle de ma chambre : il y a mon bureau devant. Avec la musique de la radio, ça fait un peu scène mélodramatique des films d'après-midi de la 6. Vous savez, ces passages où le personnage principal fixe le vide à travers une fenêtre, accompagnés d'une musique faussement nostalgique*. On a l'impression qu'il pense bien mieux grâce à la présence de la fenêtre, surtout quand il pleut ou quand il neige, et que 10 000 trucs intelligents et romantiques lui passent par la tête. Aujourd'hui, en plus, j'ai mis ma nouvelle robe achetée à Londres, genre sèveunetize. Et je m'apprête à boire un mug de thé bien chaud avec mes deux mains. Je me la pète grave héroïne de film d'après-midi. Je suis pas sûre que ça soit très flatteur...

Londres, c'était génial. On a vu tellement de choses - dont ma future maison si je réussis à épouser un MP - et tellement marché que j'ai dormi 16 bonnes heures entre le train du retour et la nuit qui s'en suivit. Jeudi, en arrivant, on a failli se faire assassiner par des branches tueuses, vu la vitesse du vent qui les projettait, mais on s'est vite réfugiées chez Harrod's. Là, c'est la carte bancaire qui nous a achevées. Mais on est un peu coupables aussi.
Londres a beau être riche et classieuse, j'ai eu l'impression de me retrouver chez moi. Pas pour Harrod's ou Fortnum & Mason, mais pour les Tesco, Sainsbury's, Starbucks, Costa, pour les épiceries indo-pakistannaises où on trouve du Cadbury, des sandwichs en triangles, des chips Walkers et des Strepsils, pour les pubs à la télé qui n'ont toujours pas changé (call Hastings, on 0800 00 10 66!), pour les programmes télé qui n'ont pas beaucoup évolué non plus (Big Brother is watchin' you), pour les feux qui bipent à chaque fois que mis au vert, pour les coups d'oeil à droite et non à gauche à chaque fois qu'on traverse. L'impression de retrouver ce que j'avais laissé. C'est rassurant.


Voilà le genre de contemplations qui passent dans la tête d'une héroine de film d'après-midi qui se retrouve à penser devant sa fenêtre. Pas très glorieux. On va arrêter là.


*I'm a bitch, I'm a lover, I'm a child, I'm a mother, I'm a sinner, I'm a saint, I do not feel ashamed. Nan, je vous jure, à travers une fenêtre, TOUT sonne faussement nostalgique.