Tea-time, grains de sel et sucre roux

A ne pas mélanger, le résultat serait plutôt imbuvable. Par contre, moi, je ne vais pas me priver de passer d'une chose à l'autre si ça m'amuse... comme du coq à l'âne par exemple. Ou whatever.

30 septembre, 2007

Joyeuses Funérailles

J'ai pas été le voir ce flim, et je n'irais probablement pas. Disons que j'ai eu droit à une sorte d'avant-première version monde palpable et réel.

Là, j'ai un petit truc à vous donner. Si vous ne savez pas quoi faire de vos après-midis de congé (et je m'adresse à ceux qui en ont, c'est-à-dire assez peu d'étudiants en fait, alors vous autres étudiants, continuez à lire quand-même, ou je vais me retrouver sans aucun lectorat), bah l'enterrement de la maman d'un ami, je vous déconseille.
Faut admettre, tout-de-même, que côté dépaysement, ça marche plutôt pas mal. Ca a beau être dans les Vosges, région qui ne me surprend plus vraiment (les mêmes sapins, les mêmes villages, la même pluie, je suis une blasée des Vosges), une après-midi suffit à vous transporter dans un autre monde.
Une heure plus tôt, vous sortiez de votre appart toute de noire vêtue, et une heure plus tard, après bus, tram, voiture et scoubidoubidouwa, vous voilà refoulée sur la butte du cimetière, vue imprenable sur la quelque quarantaine de vêtus de noir qui enchaînent les "je suis avec vous" et "le plus dur reste à venir", grelottante à l'abri sous le parapluie de gens que vous avez dû apprendre à connaître en une demi-heure, le temps de signer la carte et de faire un chèque pour les fleurs. Et une nouvelle heure plus tard, vous êtes tous sur un canapé, là, à manger de la brioche, et à vous taire. Non pas parce que vous n'avez rien à vous dire (c'est pas une excuse ça, on a toujours quelque chose à dire si on cherche bien), mais juste parce que personne ne réussit à dire quoi que ce soit. Malgré toute bonne volonté, je vous assure. On regorge de bonne volonté. Et les seuls mots qu'on s'échange, assis sur le canapé jaune du vieux salon de réception désuettement orné de lampes en bouteille, se limitent à "thé ou café?", "tu reveux un morceau de brioche ? ", et "quel temps de merde." Temps de circonstance, j'ai envie de dire.
Quelques blagues sarcastiques par-ci par-là, auxquelles personne n'ose rire ouvertement, mais des sourires, qui finissent toujours par trahir une pitié que l'on aimerait garder pour soi*. Quelques tentatives de parler d'autre chose que du monopolisant couple météo/brioche : tableau en fleurs séchées, jeu de société poussiéreux au nom ridicule, chaise Louis XVI branlebalante, et une fois le tour de la salle fini, plus grand chose, et aucune conversation n'a vraiment réussi à prendre. Et comme une mayonnaise qui ne prend pas retombe, le silence revient, et avec lui, toutes nos pensées de ce dont on aimerait parler mais que personne n'ose aborder.
Et pour couronner ce congé si dépaysant, après de nouvelles rencontres et une gastronomie locale, les merveilles de la météo lorraine nous ont initiés aux joies des loisirs aquatiques. Les semelles tant imbibées d'eau que je ne m'inquiète même plus de marcher dans une flaque d'eau ou sur un morceau de trottoir à peu près abrité, j'admets, ça n'a pas tant en commun avec une promenade sur une plage de sable fin un soir d'été. Mais on ne peut pas tout avoir. Et puis, c'était de circonstance, j'ai envie de dire.

Je sais pas trop comment finir cette note pas très joyeuse. J'ai pas envie de faire la morale, ou de tomber dans des banalités tant répétées. Vais me contenter de quelques mots, plutôt, qui résument bien l'idée : enterrement de la maman d'un ami -> pas cool, à éviter. Surtout pour elle. Et pour lui.


Sinon, j'ai appris qu'un copain d'enfance s'était suicidé.


Maintenant, vous pouvez décider de ne plus lire ce blog pour cause de dépression chronique de son auteur. Bon, allez, revenez, je vous promets de traiter d'un sujet léger la prochaine fois.

*quelle horreur, je tombe dans le mélo. Non, non, je ne veux pas tomber !!!

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