Si j'avais un marteau

Ce soir était le dernier repas en famille tous les 5* : demain ma soeur rentre chez elle et ensuite moi je me barre jusqu'en décembre. Pour feter ça, ma mère a proposé que l'on se fasse un petit apéro en famille. Chouette.

Voilà comment ça se passe: j'étais devant la télé avec ma frère et mon soeur **. Commatage idéal puisque l'émission était nulle et ne méritait meme pas que mon cerveau s'y intéresse. Mon père fait irruption dans cette bulle parfaite de fainéantise en posant un plateau sur la table basse du salon. Fatal Error. Commatage foutu en l'air. Il va falloir faire semblant de s'intéresser. Déjà, il faut éteindre la télé pour trinquer, et surtout pour éviter que mon père ne s'énerve et transforme ma bulle de fainéantise (déjà toute dégonflée) en terrible rage.
Il n'y avait presque plus de rien, alors on a vidé 2 pauvres fonds de bouteille et grignoté 5 bretzels toutes ramollies. Mon père a essayé d'engager la conversation mais c'était nul. Alors je demande à mon frère si il a eu des nouveaux profs aujourd'hui. Oui, en philo. Paf, mon père remet ses plans de conversation pourrie et enchaine sur Nietszche***.
Je crois que ma mère est très triste. Sincèrement. Ca me fait beaucoup de peine. Non seulement parce que ma mère je l'adore et que je suis triste de la voir triste, mais aussi parce que moi je ne suis pas du tout triste de quitter la maison.
Déjà, y aura plus mon père pour nous rabattre d'éteindre l'ordinateur ou pour essayer de nous refourguer ses "sciences et vie". Ensuite... bah ensuite, je serai juste contente de prendre un peu mes distances parce que ça commencer à peser, la famille.


Je suis le stéréotype parfait de la jeune qui en a marre. C'est flippant.



*mon père, ma mère, ma soeur, mon frère et moi.
** ça m'arrive tout le temps!
*** ceci n'est pas une blague de mauvais gout.