Sex Intentions
Clémence de Merteuil à .... 1
Cher amant, merci de cette douce soirée passée en votre compagnie samedi au soir. Se cacher aux yeux de la société, cela est bien excitant, il est vrai. C'est sans compter la présence de votre femme et de ses regards noirs orientés à mon égard à chaque avance que l'alcool me poussait à vous faire. Que le vin est doux, parfois.
A très vite,
Votre amante dévouée.
Clémence de Merteuil à .... :
Je sais à quel point vous aimez les femmes et les conquérir. C'est moi-même cet aspect là des jeux de l'amour qui m'intrigue et me passionne le plus, bien que je me situe plus sur son versant féminin : plaire, et savoir ma douce compagnie recherchée, m'apporte plus de bonheur que l'entretien d'une relation digne des institutions les plus nobles. Séduire et satisfaire n'ont vraiment d'égal, point même dans l'assurance et la stabilité.
Pourtant, mon tendre ami, je reste une femme avant tout, et, ainsi que la nature nous a faites, jalouse et possessive. Je me trouve bien embêtée et ridicule lorsque mon esprit libertin s'affuble de pensées dignes d'une jeune fille directement sortie du couvent, espérant trouver en quelques mois un mari bon, loyal et fidèle. Mais, la nature reprend parfois le dessus de la raison, et il arrive que mon humeur soit ainsi chagrinée. Ainsi me suis-je trouvée toute chose à vous voir jouer de vos charmes avec la jeune ....2, que, je le sais, vous avez toujours trouvée fort jolie. J'en conviens, c'est là une belle et agréable fille, et je serais étonnée qu'elle vous laisse impassible. Pourtant, votre attitude à son égard m'a ridiculisée à mes propres yeux, si matures et distancés à l'habitude.
Mais mon dessein n'est pas de vous tourmenter. D'ailleurs, oubliez vite ces mots, qui ne vous apporteront que craintes à mon égard et envers mes intentions. Vrai, je les ai déjà oubliés moi-même.
Clémence de Merteuil à .... :
Ainsi l'on nous aurait vus échanger un baiser. Soit. Nous mettrons cela sur le compte du vin et de l'imagination bien fertile des avides de cancans. Si vous voulez mon avis, mon très cher, nous ne sommes pas seuls à mériter une leçon de morale à l'issue de cette soirée, et les langues bien pendues devraient se taire hâtivement avant de le regretter à leur tour. Les rumeurs sont si aisément lancées.
Clémence de Merteuil à .... :
Savez-vous qui m'a, il y a quelques heures à peine, entretenue à propos de votre chère et tendre personne ?
Eh bien, cela vous surprendra peut-être, mais c'est votre ami de toujours, .... 3, qui, lui-même, s'est enquérit de comprendre le fondement et le fonctionnement de notre relation. Vous me connaissez, cher ami, et ne serez donc pas surpris de savoir ma lassitude face à de telles questions directement posées, moi qui ai toujours été plus enclin à discuter de ces propos par moyens interposés. Notre conversation ne mérite pas d'être redite dans les détails, et je n'y procèderai donc pas. Elle ne vous apporterait rien de bon, et n'était, après tout, pas très profonde en révélations et expositions des sentiments.
Cependant, laissez-moi vous avouer mon désarroi, cher ami. Comment est-il possible que votre ami, que vous considérez comme votre frère j'en suis certaine, qui vous connait depuis dix ans, c'est-à-dire depuis toujours, au fond, puisqu'on ne peut vraiment connaître un enfant comme on connait un homme, comment peut-il ne pas réussir à vous comprendre ? Êtes-vous doté d'un esprit si opaque que même vos plus proches confidents ne peuvent percer ? Votre attitude est-elle donc si singulière à mon égard qu'il ne retrouve pas celui qu'il connait et discerne si bien ?
1 Le nom du correspondant de Clémence de Merteuil sera tu à travers la publication de ses lettres par discrétion.
2 Le nom de la jeune fille a été effacé par l'auteur de la lettre.
3 Le nom de l'ami du correspondant de Clémence de Merteuil a, malheureusement pour nos lecteurs, été perdu.
Cher amant, merci de cette douce soirée passée en votre compagnie samedi au soir. Se cacher aux yeux de la société, cela est bien excitant, il est vrai. C'est sans compter la présence de votre femme et de ses regards noirs orientés à mon égard à chaque avance que l'alcool me poussait à vous faire. Que le vin est doux, parfois.
A très vite,
Votre amante dévouée.
Clémence de Merteuil à .... :
Je sais à quel point vous aimez les femmes et les conquérir. C'est moi-même cet aspect là des jeux de l'amour qui m'intrigue et me passionne le plus, bien que je me situe plus sur son versant féminin : plaire, et savoir ma douce compagnie recherchée, m'apporte plus de bonheur que l'entretien d'une relation digne des institutions les plus nobles. Séduire et satisfaire n'ont vraiment d'égal, point même dans l'assurance et la stabilité.
Pourtant, mon tendre ami, je reste une femme avant tout, et, ainsi que la nature nous a faites, jalouse et possessive. Je me trouve bien embêtée et ridicule lorsque mon esprit libertin s'affuble de pensées dignes d'une jeune fille directement sortie du couvent, espérant trouver en quelques mois un mari bon, loyal et fidèle. Mais, la nature reprend parfois le dessus de la raison, et il arrive que mon humeur soit ainsi chagrinée. Ainsi me suis-je trouvée toute chose à vous voir jouer de vos charmes avec la jeune ....2, que, je le sais, vous avez toujours trouvée fort jolie. J'en conviens, c'est là une belle et agréable fille, et je serais étonnée qu'elle vous laisse impassible. Pourtant, votre attitude à son égard m'a ridiculisée à mes propres yeux, si matures et distancés à l'habitude.
Mais mon dessein n'est pas de vous tourmenter. D'ailleurs, oubliez vite ces mots, qui ne vous apporteront que craintes à mon égard et envers mes intentions. Vrai, je les ai déjà oubliés moi-même.
Clémence de Merteuil à .... :
Ainsi l'on nous aurait vus échanger un baiser. Soit. Nous mettrons cela sur le compte du vin et de l'imagination bien fertile des avides de cancans. Si vous voulez mon avis, mon très cher, nous ne sommes pas seuls à mériter une leçon de morale à l'issue de cette soirée, et les langues bien pendues devraient se taire hâtivement avant de le regretter à leur tour. Les rumeurs sont si aisément lancées.
Clémence de Merteuil à .... :
Savez-vous qui m'a, il y a quelques heures à peine, entretenue à propos de votre chère et tendre personne ?
Eh bien, cela vous surprendra peut-être, mais c'est votre ami de toujours, .... 3, qui, lui-même, s'est enquérit de comprendre le fondement et le fonctionnement de notre relation. Vous me connaissez, cher ami, et ne serez donc pas surpris de savoir ma lassitude face à de telles questions directement posées, moi qui ai toujours été plus enclin à discuter de ces propos par moyens interposés. Notre conversation ne mérite pas d'être redite dans les détails, et je n'y procèderai donc pas. Elle ne vous apporterait rien de bon, et n'était, après tout, pas très profonde en révélations et expositions des sentiments.
Cependant, laissez-moi vous avouer mon désarroi, cher ami. Comment est-il possible que votre ami, que vous considérez comme votre frère j'en suis certaine, qui vous connait depuis dix ans, c'est-à-dire depuis toujours, au fond, puisqu'on ne peut vraiment connaître un enfant comme on connait un homme, comment peut-il ne pas réussir à vous comprendre ? Êtes-vous doté d'un esprit si opaque que même vos plus proches confidents ne peuvent percer ? Votre attitude est-elle donc si singulière à mon égard qu'il ne retrouve pas celui qu'il connait et discerne si bien ?
1 Le nom du correspondant de Clémence de Merteuil sera tu à travers la publication de ses lettres par discrétion.
2 Le nom de la jeune fille a été effacé par l'auteur de la lettre.
3 Le nom de l'ami du correspondant de Clémence de Merteuil a, malheureusement pour nos lecteurs, été perdu.
posted by Clem @ 10:11
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