Tea-time, grains de sel et sucre roux

A ne pas mélanger, le résultat serait plutôt imbuvable. Par contre, moi, je ne vais pas me priver de passer d'une chose à l'autre si ça m'amuse... comme du coq à l'âne par exemple. Ou whatever.

26 avril, 2007

Mener son monde à la baguette

Mouais... le monde, peut-être pas. Petit, alors. Mais une bonne vingtaine de personnes, mettons, c'est déjà pas mal.

Si vous lisez mon blog depuis plusieurs mois, disons au moins depuis décembre 2006, vous devez tous être au courant que je joue de la flûte (traversière, ça va de soi. Mort aux pipeaux!) dans l'orchestre étudiant de Nancy. Outre que ça apporte une reconnaissance incroyable de mes talents de musicienne dans le monde fermé des artistes (j'attends toujours le producteur qui m'engagera contre un cachet de 3 millions d'euros), que ça me permet de faire le tour du monde (Bayon, Varangéville, Nancy Est, Nancy Ouest) et des soirées jet-set (gala des mines, gala de l'ensic), et que ça m'astreint à au moins une activité sociale par semaine (ce qui n'est pas négligeable quand on ne se bouge le cul en cours pas plus de 6h par semaine), ça m'a aussi offert l'occasion de m'essayer au rôle du chef d'orchestre.

C'était mardi, et c'était drôle.

Chaque année, le chef change, et chaque année qui précède ce changement (donc chaque année), on élit le chef pour l'année d'après. Ca, ça veut surtout dire que tout le monde peut prendre la baguette, déchiffrer un morceau écrit tout petit avec 30 partitions sur une seule page, et essayer de le faire déchiffrer aux autres. On était que trois à s'essayer, mais je crois qu'on était particulièrement bien choisis.

Le premier, c'est un peu l'archétype du musicien déchu. Celui qui s'essaie à tous les instruments mais ne joue bien d'aucun. Celui qui se met à jouer, laborieusement, "ce n'est qu'un au-revoir" quand un trompettiste nous dit au-revoir parce qu'il part en stage pour les prochains mois. Adéquat, vous me direz. Oui, mais ridicule, aussi. Celui qui se donne à fond (ou essaie), c'est un brave gars, mais il se prend pas pour de la merde non plus, et il semble bien convaincu d'être un pro. Alors que, bah, non, pas trop trop.
Son passage au pupitre du chef aurait convaincu tout naïf qui pensait, naïvement comme tout naïf, que les chefs d'orchestre ne servent à rien, si ce n'est à faire de grands gestes pour épater la gallerie. Non, non, je vous assure, un chef, ça sert vraiment. Par exemple, sans rentrer dans des détails techniques, il battait tellement incompréhensiblement la mesure qu'on n'arrivait pas à compter nos temps. Ce qui est très embêtant quand on a des mesures où on ne joue pas - puisqu'on les compte jusqu'à ce qu'on joue. Son battement à la noire qui ressemblait en fait à un battement à la blanche d'un enfant de 4 ans qui imite sa maman quand elle bat les oeufs nous a tellement perdu que, même quand on jouait, on ne jouait que des fausses notes.
C'était drôle. Mais il était nul. Mais c'était drôle. En plus, c'était pas sa première fois. Mais on a bien rigolé.

Ensuite, y a eu moi. Moi, c'était ma première fois. Mais moi, j'ai réussi à mener les musiciens au bout du morceau en ne faisant qu'une seule coupure. Ca vous dit peut-être rien, comme ça, dans le vide, mais en fait, ça veut tout dire. Le musicien déchu, par exemple, n'a pas réussi à nous faire jouer le morceau en entier. Que des petits bouts, plus des petits bouts. Parce qu'on n'arrivait pas à le suivre. Moi, je m'étais entraînée devant mon miroir rouge et doré magnifique que j'ai eu à Noël et qui va trop bien sur mon mur. Histoire de ne pas avoir trop l'air de chasser une mouche ou de battre les oeufs dans le vide. Après quelques bourdes bien typical of me (la baguette fait un vol plané quand je la tappe involontairement sur le pupitre, ou bien les 60 pages de partitions se cassent la gueule et s'étendent bien partout par terre alors que je les posais avec grand soin), j'ai quand même réussi, et c'était marrant. Et quand, à la fin de la soirée, toute la salle se retrouvait rangée et que tout le monde commençait à partir, des gens à qui je n'ai pas forcément l'habitude de parler (et d'autres à qui je parle) sont venus me voir pour me dire "c'était vraiment bien! bien clair, bien régulier! Vraiment, c'était super. Jamais je ne pourrais réussir ça!", j'ai même pas eu envie de me la péter tellement ça m'a fait plaisir. Oui, oui, moi ausssi, ça m'a surpris.

Le troisième, c'était le pro, le vrai, celui qui a déjà dirigé pendant deux ans, qui réarange les partitions pour composer des medleys de plein de musiques connues, et qui nous a tellement bien dirigés d'emblée qu'en 15 minutes, on est passé du stade "on déchiffre ce morceau inconnu, putain, crotte, y a 4 bémols à la clé" au stade "bon alors quand est-ce qu'on le joue en concert maintenant qu'il est parfait?". A la limite, y a rien à dire sur lui, c'est même pas drôle tellement qu'il était bon.

A l'issue de cette experience, je ne suis pas plus avancée dans ma vie. Par contre, je peux ressortir ma "liste des métiers que je ferai quand je serai grande" et rayer chef d'orchestre que j'ai enfin essayé. Je peux mettre une étoile à côté qui signifiera "c'était bien et je recommencerai un jour". Il me reste une autre bonne trentaine de métiers à essayer. Si j'en fais un par an, finalement, c'est comme si je me décidais à rentrer dans la vie active, et il ne me restera plus que 3 ans avant de partir en retraite.

15 avril, 2007

Il vous reste une semaine pour make up your mind

Loin de moi l'idée de faire de ce blog un blog politique! Vous noterez d'ailleurs que le choix des couleurs qui suivent c'est fait de manière entièrement aléatoire, et ma pauvre main innocente n'y est pour rien. Heureusement que les partis politiques n'ont pas chacun leur couleur symbolique, sinon, j'ai bien peur qu'on lise rapidement dans mes intentions! Vous comprenez, j'aurais voulu la jouer "blog politique", j'aurais évidemment choisi du blanc, du bleu et du rouge. Genre le message "on va voter pour la France". Mais comme je vous l'ai dit, le choix s'est fait aléatoirement.

Mais voilà, j'aime les tests, je suis une fille, j'y peux rien.
Alors, pour faire haut votre esprit ( c'est qui qui tient la permanence de tutorat en traduction mardi? c'est qui-qui! ) avant de vous rendre à l'abattoir dimanche prochain, au cas où vous douteriez encore, voilà trois tests, valables pendant une semaine. Si vous êtes déjà décidés mais que vous aimez les tests, vous avez aussi le droit de les faire.

Le premier présente beaucoup de questions, mais c'est rapide d'y répondre.


Celui-là est long, et on lit facilement à travers, donc aucune surprise, mais ça fait toujours un test en plus.


Et celui-là est le plus drôle de tous, on ne s'en lasse pas de réessayer toutes les combinaisons possibles.


Et si ça vous suffit pas, vous pouvez toujours laissé Google décider entre vos deux favoris.


Amusez-vous bien, bande d'électeurs indécis!

11 avril, 2007

Cinq choses ...

La question n'est pas très compliquée : soit je vous raconte à quel point je n'ai pas envie de stresser, que je bosse le minimum syndicale d'un point de vue rentabilité et que je n'ai pas envie de rater mon semestre, soit je vous invente une liste de cinq choses.
Surtout que j'en ai une en tête, là, tout-de-suite, et que je n'ai pas interêt à la perdre vu l'impatience qui doit vous habiter présentement.

Au programme ce soir : les Chinois sont partout dans Pékin Express , qui s'est fait viré de la Nouvelle Star , pizza peperoni fromage cinq choses que je croyais quand j'étais petite.

...oui, bon, d'accord, je suis toujours petite... mais vous m'avez comprise, hein, faîtes pas les chieurs.


Quand j'étais petite, je croyais que ....

1) la lune était méchante. Là, j'étais vraiment toute petite, genre 3-4 ans. Ca a dû me passer vers les 5 ans. Mais j'en étais tellement convaincue, que la lune était un être démonique, machiavelique, et pervers, que ma mère était contrainte de baisser les volets dès la nuit tombée, où alors je pleurais de ma voix nasillarde. J'ai toujours sû me faire comprendre rapidement.
Ouais, avoir peur de la lune, c'est pas courant, c'est même un peu bizarre. Mais les peurs bizarres, c'est génétique dans la famille. Ma mère, petite, flippait à la vue d'une poule.

2) quand on faisait nuit blanche, on mourait. Bah ouais. Je sais pas ce qui m'a pris de croire un telle ignomité. Mais si, je sais, bien sûr, je vous rappelle encore une fois que je sais tout (vous avez eu peur, faites pas comme si) : j'ai cru que ma mère me l'avait dit. Je n'ai pas fait que le croire : j'en étais convaincue. A tel point que, au centre aéré, lorsqu'une sale môme que je n'aimais déjà pas se pavane devant tous les moins de 7 ans en clamant que "elle, madame, elle a fait une nuit blanche cette nuit", j'ai préféré gâcher mon atelier poterie pour lui prouver à force d'arguments que non, ce n'est pas possible, elle serait morte si elle avait passé une nuit blanche. Ma mère, qui est infirmière, alors elle sait ce qu'elle dit, hein! on m'en fait pas des comme ça, moi!, m'avait dit une fois que les gens qui ne dormaient pas en mouraient. Quand on a six ans, sa mère, c'est paroles d'Evangile, on meurt après une nuit blanche, Amen, qu'il en soit ainsi. Avec quelques années en plus, et une certaine chose après esprit critique, on apprend que non. Sa mère n'est pas infaillible. Parfois même, elle a tort. Oui, oui, ... c'est triste, mais c'est comme ça.
Alors, à tous les enfants qui tomberont sur ce poste par une recherche google "peut-on mourir d'une nuit blanche" : NON! Je vous jure, j'ai essayé, plusieurs fois même, c'était marrant alors j'ai recommencé, et je crois bien que je suis toujours vivante.

3) ma mère et ma grand-mère avait monté un complot, que c'était des sorcières déguisées, et que dès qu'elles se retrouvaient seules, elles reprenaient leur forme de sorcière initiale et manigançaient des histoires tordues. J'ai vraiment cru ça. C'est pas de ma faute si j'avais l'impression que ma mère et ma grand-mère essayaient toujours de se retrouver seules! C'était trop louche. Ca cachait quelque chose. Et c'est pas ma faute si ma grand-mère a chez elle des livres d'ésotérisme et "tirer le tarot pour les nuls".

4) si j'écoutais la radio, je deviendrais mauvaise élève. Merci à mon père, qui, à force de reflexions méprisantes, a créé une pression telle que je ne pouvais pas écouter autre chose que France Inter. Jusqu'à une certaine periode, appellée collège, où on n'est plus vraiment enfant.

5) J'ai pas trop de cinq. Enfin, si, j'en ai plein des cinq, ce qui fait en fait que j'ai même un six, un sept, un huit, etc vous savez compter tous seuls. Mais c'est les mêmes cinqs que tous le monde. Par exemple, je croyais qu'au collège on aurait tous un casier dans le couloir, qu'au lycée on porterait nos livres dans nos bras et qu'on aurait un sac à dos sur une seule épaule avec rien dedans, et qu'à la fac, les lampes de la BU (aux étagères remplies de manuscrits poussiéreux) seraient vertes, etc etc etc...


Voilà, vous pouvez maintenant être fiers de connaitres des trucs bizarres auxquels je croyais quand j'étais petite. Et que je lui suis toujours. Petite, bien sûr. Je ne suis pas "des trucs bizarres".